« Lâinformatiste » est une appellation purement marocaine, qui veut dire « un professionnel de lâinformation ». Lâinformatiste qui est un laurĂ©at de l'Ecole des Sciences de l'information, est Ă la fois: Knowledge Manager, BibliothĂ©caire, Documentaliste, Veilleur StratĂ©gique, Archiviste et Records Manager, Manager des SystĂšmes dâInformation, Web designer, Information Architect, Digital Assets Manager, âŠ, Information Scientist.
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Mardi 24 Avril 2018
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  Vous ĂȘtes fonctionnaire, le matin vous vous trouvez au travail et la premiĂšre chose qui vous tracasse, câest par quoi commencer ?! Chacun de nous a sa stratĂ©gie, sa mĂ©thode mais nâa pas une loi qui le guide dans sa besogne quotidienne. Des penseurs, des quatre coins du monde, ont donnĂ© une rĂ©ponse Ă cette problĂ©matique qui parait anodine mais en vĂ©ritĂ© elle est dâune grande importance pour mener Ă bien son travail.
Pour amĂ©liorer le sens de lâorganisation, ces penseurs ont eu recours Ă des stratĂ©gies ou bien ce quâils vont appeler des lois. En vĂ©ritĂ© ces derniĂšres ne sont que des principes de la gestion du travail. Des principes / lois qui diffĂšrent dâun penseur Ă un autre, chacun Ă sa vision et son point de vue.
 A mon avis, la premiĂšre chose Ă attaquer dans cette dĂ©marche est la gestion de lâespace de son bureau. Le matin, un bureau propre, organisĂ© et sans encombrement donne envie Ă travailler. CĂ veut dire : il faut toujours nettoyer son bureau des dossiers Ă©parpillĂ©s ici et lĂ avant de quitter le poste; câest ce quâon appelle la « clean desk policy ».
  Toujours en relation avec cette question, un certain Douglas suggĂšre de ranger son bureau selon la mĂ©thode japonaise des 5 S, avoir prĂšs de soi ce qui sert le plus et ranger son bureau et faire place nette avant de quitter son bureau le soir. Ce Monsieur pense que tant quâon dispose dâespace, tant quâon sâen serve ; et çà , câest une vĂ©ritĂ© ! Le dĂ©sordre mĂšne Ă lâanarchie. Ne nous a t- on pas apprit en archivistique quâune piĂšce mal placĂ©e est une piĂšce perdue ? Et que le bon classement facilite lâaccessibilitĂ© aux documents ? Ce quâil faut retenir de tout ça, câest quâil faut trier, classer et classifier le mieux possible pour assurer lâordre dans son travail.
  AprĂšs avoir mis de lâordre dans son travail, il faut mettre les mains dans la patte. Et la fameuse question « Par quoi commencer » reparait ? Le plus souvent nous avons du mal Ă choisir entre commencer par les grands dossiers qui demandent plus de temps, plus dâĂ©nergie et plus de concentration et les petits dossiers qui ne demandent presque rien. Et comme dâhabitude, notre instinct nous guide vers les choses faciles, qui donnent plaisir et demandent moins dâĂ©nergie. Câest ce quâon appelle la loi du moindre effort.
    Henri Laborit, chirurgien et neurobiologiste français pense que « le comportement humain nous incite Ă faire en premier ce qui nous fait plaisir ». Au travail nous avons tendance par instinct à « chercher la satisfaction immĂ©diate » et à « fuir le stress » ; et quâ« Un cerveau ça sert dâabord à fuir ou Ă lutter ». Cette fuite au quotidien, mĂȘlĂ©e Ă cette peur de ce qui peut nous arriver, est bel et bien le stress. Pour cela, ce chercheur nous conseille dâattaquer en premier les grands dossiers, ceux qui nous dĂ©plaisent le plus ; et laisser, en dernier, les actions qui nous procurent une satisfaction immĂ©diate. LâidĂ©e principale alors est dâorganiser sa journĂ©e en commençant par le plus difficile.
    Lâorganisation de la journĂ©e nous mĂšne Ă mieux controller notre temps. On exige dâun fonctionnaire de bien faire son travail mais aussi dans le dĂ©lai adĂ©quat tout en prĂ©venant les imprĂ©vus. Comme ça on ne laisse pas de place aux doutes. Et comme dit Murphy, sâil existe une infime possibilitĂ© que quelque chose tourne mal, cela arrivera. In English : « Anything that can go wrong, will go wrong ». Je pense que le prophĂšte Mohamed lâa dit il y a quatorze siĂšcles : « Ù Ù ŰźŰ§Ù Ù Ù ŰŽÙŰĄ ŰłÙŰ·Ù Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙ٠». Bref, la loi de Murphy donne lieu Ă lâapplication avant lâheure du principe de prĂ©caution pour Ă©viter la possibilitĂ© dâerreurs et tendre vers le zĂ©ro dĂ©faut.
  Fraisse va mĂȘme jusquâĂ discuter la subjectivitĂ© du temps. Ce psychologue français nous invite Ă prendre conscience de la subjectivitĂ© du temps. Ce Monsieur pense que « Le temps est subjectif : ce qui nous plaĂźt passe vite, ce qui nous dĂ©plaĂźt semble sâĂ©terniser. ». Alors, il nous conseille de commencer par les tĂąches les plus importantes mĂȘme si nous les trouvons moins plaisantes Ă effectuer.
   Paul Fraisse pense que notre tendance spontanĂ©e nous pousse Ă faire en premier lieu et plus longuement ce qui plaĂźt le plus et non ce qui est le plus important. C'est-Ă -dire, La principale dimension psychologique du temps est liĂ©e Ă lâintĂ©rĂȘt portĂ© Ă lâactivitĂ© en cours. Et que plus une activitĂ© est subdivisĂ©e ou morne, plus elle paraĂźt durer longtemps et plus une activitĂ© est intĂ©ressante, plus elle paraĂźt brĂšve. Cela veut dire que nous avons naturellement tendance Ă passer plus de temps sur ce qui nous plaĂźt et Ă le faire en prioritĂ© et pour remĂ©dier à ça, il faut Ă©valuer subjectivement le temps Ă nos paramĂštres objectifs.
   Toujours avec le temps, mais cette fois nous avons affaire Ă la loi dâun britannique. Cet inventeur pense que « Le temps sâĂ©tire Ă lâinfini» et affirme que tout travail finit par occuper le temps qui lui est imparti. Cette loi fondamentale de lâorganisation du travail dans lâadministration sâappelle : la loi de Parkinson.
  Cet historien et essayiste britannique sâest servi de son expĂ©rience dans lâadministration pour observer attentivement les fonctionnaires. Il dĂ©duit alors que le « travail sâĂ©tale de façon Ă occuper le temps disponible pour son achĂšvement » et que finalement « câest lâhomme le plus occupĂ© qui a le plus de temps libre ». Alors pour ĂȘtre efficace, il faut fixer des dĂ©lais rĂ©alistes Ă son travail.
   Si la loi de Parkinson semble ĂȘtre au profit du Bosse, un autre penseur propose une loi qui est, en vĂ©ritĂ© du cĂŽtĂ© du fonctionnaire. Ivan Illich pense quâ « au-delĂ dâun certain seuil, lâefficacitĂ© humaine dĂ©croĂźt, voire devient nĂ©gative ».Câest Ă dire cette loi nous dit quâil faut faire des pauses au travail pour ĂȘtre plus productif et pour maintenir lâefficacitĂ© Ă la tĂąche, rien ne sert de travailler plus. Pour cet Ă©colo autrichien, au-delĂ de 45 minutes, on ne serait plus efficace, continuer de travailler ne servirait Ă rien. Mieux vaut alors faire une pause !
   LâĂ©conomiste suĂ©dois Sune Carlson, semble avoir une autre loi, tout Ă fait contraire Ă celle de Parkinson. Pour ce Monsieur : « Un travail rĂ©alisĂ© en continu prend moins de temps et dâĂ©nergie que lorsquâil est rĂ©alisĂ© en plusieurs fois ». Ce qui signifie que les interruptions sont mauvaises pour la productivitĂ©. Il pense que ces derniĂšres non seulement elles nuisent Ă lâefficacitĂ© du travail mais aussi gĂ©nĂšrent des erreurs. Qui a raison ? Illich ou Parkinson ? La rĂ©ponse nĂ©cessite une recherche ! Mais ce qui est sĂ»re pour Carlson câest que la maximisation de lâefficacitĂ© dĂ©pend de la limitation des interruptions lors du travail. Et le morcellement du travail est aussi une source de stress non nĂ©gligeable pour les fonctionnaires. Vrai ! Non ?
  AprĂšs avoir parlĂ© de la gestion de lâespace du bureau et la gestion du temps, il est temps de parler de lâoptimisation du temps et de ses attributions. La loi de Pareto ou principe de Pareto nous invite Ă distinguer en un coup d'Ćil l'important du secondaire. Cette thĂ©orie suggĂšre que 20% des causes sont responsables de 80% des effets. C'est-Ă -dire que 80% des effets sont le produit de 20% des causes. Cela veut dire que 80% des rĂ©sultats dĂ©coulent de seulement 20% du travail. Le but est dâidentifier facilement et rapidement les tĂąches sur lesquelles mettre le focus, puis identifier les tĂąches qui ne sont pas payantes pour finalement mettre moins de temps dessus et enfin optimiser les ressources et les attribuer au mieux.
     Pour clore, jâaimerais revenir Ă la mĂ©thode 5S japonaise. Cette stratĂ©gie vise Ă :
- AmĂ©liorer lâenvironnement du travail par lâĂ©limination de tout ce qui nâest pas nĂ©cessaire pour faire la diffĂ©rence entre lâindispensable et lâinutile.
-Â Le bon rangement des choses pour le gain du temps et de la place.
- Le nettoyage pour éliminer tout ce qui est inutile.
- La standardisation et lâamĂ©lioration de la visibilitĂ©.
- Et enfin, le dĂ©veloppement dâune discipline collective.Â